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Lydie Morel

Une halte à la chèvrerie de Lydie Morel

Poursuivons notre balade autour des activités professionnelles de notre village de sainte Croix de Caderle.
Après notre article consacré à monsieur Robin BONZON ébéniste dont la qualité et la précision du travail ne sont plus à démontrer, nous avons décidé de donner dans ce numéro, un coup de projecteur sur l’exploitation agricole du MAS HUBERT, nichée à quelques centaines de mètres du cœur du village : la chèvrerie de Lydie MOREL.


C’est sous un beau soleil printanier que je suis accueilli par la maîtresse des lieux dans cet endroit magnifique où la nature est reine.
Après deux tentatives, l’une dans l’Ardèche et l’autre dans l’Hérault, cette jeune agricultrice originaire de la région parisienne s’installe en 2005 avec sa fille de 11 ans au MAS HUBERT, et crée sa chèvrerie sur la trentaine d’hectares qui entoure l’exploitation.
Il ne lui aura fallu pas moins de 5 années pour réaliser son rêve et trouver cette propriété qui l’accueille et accepte son activité.
Vingt neuf chèvres, race alpine chamoisée, composent son troupeau, et sa vie est rythmée exclusivement autour de ses animaux. C’est quotidiennement 3 à 4 heures de sortie pour les chèvres, qui prélèvent pour 1/3 de leur alimentation sur parcours et 2/3  à base de foin et d’orge.
Dès le mois de mars lorsque les chèvres ont chevroté avec bien entendu la nécessité d’une attention permanente, l’activité production de lait et fabrication du fromage peuvent commencer.

Quelques chiffres sur une année :
450 litres de lait par chèvre ;
13050 litres de lait produits ;
environ 6500 fromages à fabriquer.
Tout ceci nécessite une bonne organisation, un strict respect des normes d’hygiènes vétérinaires et un équipement à la hauteur :
une salle de traite mécanique ;
un laboratoire de transformation ;
un parc fermé ;
un hangar de stockage des céréales.

Revenons maintenant sur le long processus de la fabrication du fromage qui débute dès la traite terminée :
Il faut savoir qu’il faut environ 1/2 à 3/4  de litre de lait selon la saison pour 1 fromage de chèvre. Ce fromage va devoir subir les étapes suivantes :
- 24 heures de caillage avec de la présure de chevreaux ;
- 24 heures de moulage ;
- 24 heures d’égouttage ;
et enfin un certain temps de séchage pour atteindre la maturité souhaitée.
Les fromages sont alors prêts pour être consommés sans modération.

Ce que je retiens personnellement et qui est propre à l’alimentation des animaux c’est que le goût des fromages  varie en fonction des saisons, avec ce subtil parfum d’herbes sauvages prélevées selon les parcours en milieu naturel et non pollué.
Pour écouler sa production, Lydie MOREL s’est orientée vers la vente sur le marché local de Lasalle et un dépôt au commerce « terroir des Cévennes » à Thoiras, label BIO. Car j’ai omis de vous dire, que la fabrication de ses fromages est BIO ce qui l’oblige à suivre un cahier des charges particulièrement contraignant.
Ce clin d’œil sur l’exploitation de Lydie MOREL, montre à quel point il est difficile, de surcroît pour une femme, de tenir une activité comme la sienne qui demande disponibilité et savoir-faire, surtout dans une région comme la nôtre.



Voici sa conclusion en quelques mots qui lui tiennent à cœur :
«Etant citadins, nous avons librement choisi de devenir paysans, quand nous avons réalisé que ce métier répondait à nos envies : du travail manuel et intellectuel, avec la satisfaction d’être à la fois décideur et exécutant ; le fait d’être responsable et autonome, un rapport essentiel à la nature, aux saisons, à la terre, le sentiment profond d’être utile. Tout n’est pas simple pour autant.» Un agriculteur anonyme.

Au nom du conseil municipal, je remercie Lydie MOREL de m’avoir accueilli chaleureusement et nous lui souhaitons bon vent pour l’avenir.

Pour la commission communication, Bruno MENDRAS